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L’Histoire Abracadabrante
du Village des Sorciers

     L’histoire abracadabrante du village des sorciers est une aventure pleine de magie et de mystère avec un tout petit rien de frisson. Les deux héros, Loélie et son petit frère Léo, évoluent dans un monde où les animaux, les plantes et même les objets parlent et bougent comme tout un chacun.

 

 

Résumé :

     Loélie et son frère Léo sortent de la cachette où il s’étaient réfugiés dans l’espoir d’éviter une punition. Quelle n’est pas leur surprise en découvrant les maisons et la bourgade vides de tout habitant ! Où sont donc passés leurs parents et les autres villageois ? Dans l’espoir de les retrouver, les deux apprentis sorciers se lancent dans une aventure pleine de mystères et de dangers. Comment deux enfants vont-ils pouvoir résoudre cette énigme ? 
     Mais ces petits aventuriers ne sont peut-être pas aussi seuls qu’ils le pensent…

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Extrait

Le texte qui suit est la propriété de son auteur et ayants droit. © 2024 Ophélie Faline.

 

     Où sont les villageois ?

 

     Cette histoire commence un beau matin de printemps comme il y en a beaucoup d’autres. Les oiseaux et les papillons aux mille couleurs volettent dans un ciel sans nuages. Au cœur de la prairie, les abeilles butinent les fleurs odorantes parsemées dans l’herbe humide de rosée. L’eau de la rivière semble chanter en s’écoulant vivement jusque dans le joli village des sorciers.
     Cachée au cœur d’une forêt, cette bourgade est impossible à trouver pour qui n’en connaît pas le chemin. Seuls les animaux des alentours s’y égarent parfois.
     Les sorcières et les sorciers s’activent à leurs tâches journalières avec le sourire. On entend par instants des plaisanteries lancées d’une voix joyeuse et des rires cristallins s’envoler jusque dans l’azur. Des étincelles de magie s’échappent par moments du bout de leurs doigts ou de leur baguette. Tout dans cet endroit respire le calme et la plénitude et rien ne porte à croire qu’un événement dramatique se prépare.
     Dans un champ à l’écart des maisons, Loélie attrape son frère Léo par la main. Elle l’entraîne d’un pas vif le long des rues en zigzaguant entre les passants si vite qu’ils manquent de perdre leur chapeau pointu. Le duo entre en trombe dans leur chaumière identique aux autres habitations du village. Les enfants continuent de courir jusque dans leur chambre où ils se réfugient sous leur lit. Les apprentis magiciens se regardent de loin sans prononcer un mot. Pas un n’ose respirer de peur d’être repéré. Le logis est plongé dans le silence. Le temps passe et personne ne vient. Pourtant, les galopins ne préfèrent pas sortir de leur cachette.
     Loélie repousse ses longs cheveux noirs de devant ses yeux et écoute attentivement. Elle serre les dents quand un frottement sur le plancher se fait entendre. Quelqu’un avance dans leur direction. Ses prunelles vertes agrandies, la fillette lance un regard apeuré à Léo. On va les trouver à coup sûr ! Que doivent-ils dire pour leur défense ? Mentir n’est pas toujours facile… Et de toute façon, les adultes ne se laissent pas avoir aisément par les ruses des plus jeunes. Personne ne les croira ! Alors, autant dire la vérité.
     Comme d’habitude, leurs parents vont les punir en leur donnant des corvées supplémentaires. Adieu leur projet d’aller se baigner dans la rivière ! Pfff, vivement grandir pour pouvoir faire tout ce qu’on veut !
     Le bruit se rapproche… L’estomac des chenapans se serre et des gouttes de transpiration perlent sur leur front. Dans quelques instants, ils vont se faire prendre, c’est certain ! 
     Les enfants éclatent de rire en découvrant Hirsute, le balai enchanté. Leur mère le leur a offert voilà déjà deux mois pour avoir été tout particulièrement sages. Mais après la grosse bêtise de Léo, elle risque bien de le leur enlever. L’accessoire de ménage marche comme un humain, bien qu’un tel objet n’ait jamais eu de jambes. Hirsute se met même à parler.
     - Quelle ânerie as-tu encore inventée, Loélie ? Quand deviendras-tu raisonnable ? demande-t-il en remontant quelques-unes de ses franges comme une personne pose ses poings sur ses hanches.
     - Moi ?! répond la petite fille. Mais je n’y suis pour rien, c’est Léo qui a cassé la barrière de l’enclos des chèvres. Tous les animaux se sont sauvés dans les rues du village. En un rien de temps, il y en avait partout. Ç’aurait pu être drôle si ce n’était pas mon frère le responsable. Il voulait faire son intéressant, comme d’habitude. Eh bien sûr, tout le monde va aussi m’accuser parce que j’étais avec lui et que je suis la plus âgée.
     » On s’est cachés pour qu’on ne nous soupçonne pas.
     - Mais pas du tout ! rétorque le garçon. Je ne faisais pas l’intéressant comme tu dis. Je m’entraînais simplement à utiliser le sort d’ouverture. Ce charme est vraiment très difficile. Et vu que demain on a un examen, je voulais être sûr de le réussir.
     - Ça suffit, tous les deux ! les gronde Hirsute. Vous êtes aussi responsables l’un que l’autre, car toi, Loélie, tu n’as pas empêché Léo de tester ses compétences sans la présence d’un adulte ! C’est interdit, vous le savez très bien tous les deux. Et au lieu de réparer les dégâts, vous vous cachez ! Dépêchez-vous d’aller aider les grands à rattraper les bêtes ! Sortez de là tout de suite ou je vous balaie comme des moutons de saleté.
     Les coupables s’extraient de dessous leur sommier puis époussettent leurs vêtements. Léo regarde, honteux, le bout de ses chaussures sans oser dire un mot. Loélie sait bien qu’Hirsute a raison, mais elle se sent vexée d’avoir eu droit à un sermon, surtout venant d’un ustensile.
     - Tu n’as pas à nous donner des ordres, rouspète la fillette. Tu n’es pas notre père, mais juste un objet utile pour nettoyer et nous faire voler. Alors, retourne te ranger dans ton coin. On te dira quand on aura besoin de toi.
     Hirsute ronchonne en reprenant sa place, bien calé entre le lit et le coffre à jouets de la chambre. Les enfants sortent de la maison en traînant les pieds.
     Leur surprise est grande de trouver la bourgade complètement dépeuplée ! 

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