Un Bien Insaisissable Sortilège
L’aventure se poursuit jusque sur un autre continent où des peuples et des créatures méconnus attendent les élus.
Résumé
Enfin livrés à eux-mêmes, ces bien turbulents jeunes gens parcourent le monde à la recherche de la recette et des ingrédients d’un sort noir et interdit, intéressant tout particulièrement leurs ennemis. Comment pourraient-ils s’imaginer que leurs périgrinations les mèneront jusque dans un autre continent dont ils ne connaissent que si peu de choses ? Bien plus sûrs d’eux qu’ils ne le devraient, les jeunes élus se jettent à corps perdu dans l’aventure, persuadés de pouvoir braver tous les dangers…
Extrait
Le texte qui suit est la propriété de son auteur et ayants droit. © 2020 Ophélie Faline.
Ce qui suit est un extrait d’un autre chapitre. Sachez qu’en lisant les lignes qui suivent, vous découvrirez le rôle de certains des élus.
- Mademoiselle Harmonie, ce n’est pas en rêvassant que vous progresserez ! la gronde son professeur.
La jeune fille ne parvient pas à détourner la tête de la fenêtre car les soleils qui brillent dehors sont comme un appel à la libérer.
Voilà plusieurs mois que les élus s’acharnent à leurs entraînements, et maintenant que les beaux jours reviennent, l’envie de courir la campagne chatouille les jambes des compagnons et tout particulièrement celles de l’enchanteresse.
Il en est enfin fini des lèvres gercées, des doigts transis, des oreilles gelées et de cette horrible rougeur sur le bout du nez qui vous fait ressembler à un pochetron.
Bien qu’à Malastère la saison rude soit moins glaciale qu’à Coblistone, ces trois derniers mois furent un véritable cauchemar pour les jumeaux qui jusqu’à présent n’avaient connu que la chaleur. Le vent les ayant assez torturés tout l’hiver, il leur tarde de se prélasser aux soleils.
- Mademoiselle Harmonie, je vous parle ! insiste la voix si désagréable de madame Torturi.
L’enchanteresse s’arrache à sa contemplation et plonge ses yeux de tanzanite dans les iris si ternes de cette farfadette qu’elle est vouée à fréquenter tous les jours. Engoncée dans sa robe simple et stricte, cette femme sévère lui fait penser à madame Planchapain, bien que plus vieille et évidemment plus petite que la bibliothécaire.
Ses parents lui ont toujours assuré que ce peuple était souriant et agréable, et après avoir rencontré Silurs et son fils Nectar, Harmonie avait pu constater qu’on ne lui avait pas menti. Si la personne qui se tient droite comme un piquet devant son bureau s’est retrouvée loin des siens, cela ne peut être qu’à cause de son mauvais caractère et de sa mine renfrognée.
La demoiselle soupire. Quelles que soient leurs envies, les nouveaux élus devront se concentrer entièrement sur leur éducation et rien d’autre. Malheureusement, aucun repos ne sera accordé aux futurs héros, du moins tant que leur devoir ne sera pas accompli.
- Il est inutile de se pencher plus avant sur vos dons d’invocation de plantes, que vous maîtrisez parfaitement, continue sa préceptrice. Nous allons plutôt reprendre le cours de ce matin-là où nous l’avons laissé. Donc…
Malrik entre à la volée, faisant sursauter tout le monde.
- Vite, cousine, nous devons immédiatement rentrer à la maison ! Il y a un problème ! C’est ton parrain qui est venu me l’dire ! Grouille-toi, j’ai cru comprendre qu’c’était urgent !
- Non, non, et non, monsieur Malrik ! Il n’est pas question que j’interrompe mon cours si tôt dans la journée ! intervient le professeur. Mademoiselle Harmonie restera ici !
» Et sachez que je n’apprécie pas vos façons de faire ! On toque à la porte avant d’entrer quand on est bien élevé, puis on dit : “ Bonjour, madame ” en entrant ! Est-ce bien compris ?! Et ce n’est pas tout, je…
Ces mots résonnent dans la pièce déjà désertée par son élève et ce nain sans éducation.
Dehors, les deux jeunes gens courent par les rues de Malastère.
- Tu ne sais vrillant pas de quoi il en retourne ? lance l’enchanteresse derrière son épaule. Quelque chose de grève a dû se passer pour que parrain nous demande d’interrompre nos cours.
- Non, il n’a rien dit d’autre, répond Malrik en accélérant le pas pour ne pas se laisser distancer, mais tonton Groby était en larmes. J’ai à peine compris ce qu’il m’caquetait, puis il est reparti tout d’suite après pour prévenir les autres. Il a dû arriver un accident à tonton Pestouille, ou alors, il a encore d’la fièvre. Il a été plusieurs fois malade cet hiver.
- Je pense qu’il s’agit de quelque chose de plus importun qu’un simple rhume que n’importe quel soigneur divan peut guérir en un rien de temps. J’ai peur que ce ne soit plus gave que ça, cette fois.
- On s’goure peut-être. Si ça s’trouve, tonton Pestouille va bien et il s’rait arrivé que’que chose à nos parents ou à mes sœurs. C’est vrai que j’ai un peu râlé d’savoir qu’m’man avait encore accouché d’une fille. Mais maintenant, j’l’aime autant que Tina et Rina, c’bébé, même si j’l’ai jamais vu.
» Regarde là-bas, c’est Parfait et Linlaé. Ils nous ont pas vus. C’est pas grave, nous les retrouverons sur place.
La peur au ventre, Harmonie allonge ses enjambées, abandonnant son cousin. Promptement, elle entre dans la demeure, et ne voyant personne dans le salon, grimpe tout aussi vivement les escaliers.
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