De Bien Turbulents Jeunes Gens
Et nous voilà repartis sur les routes du monde de Fabulia, cette fois-ci en compagnie des enfants de certains d'entre eux, et de quelques nouvelles têtes aussi.
Résumé
Un vieux vaticinateur qu’on dit fou et que personne ne prend au sérieux déclame par monts et par vaux une nouvelle prophétie. Rien de tel pour aiguiser l’envie d’aventure d’Harmonie, de Parfait et de Malrik, trois des enfants des élus. Mais comment convaincre leurs parents de les laisser partir parcourir le monde à tout juste quatorze ans ? La proposition faite par deux de leurs oncles de les conduire à la fête d’inauguration de Malastère, qui vient d’être reconstruite, est peut-être une aubaine…
Extrait
Le texte qui suit est la propriété de son auteur et ayants droit. © 2020 Ophélie Faline.
Ce qui suit est un extrait d’un autre chapitre. Sachez qu’en lisant les lignes qui suivent, vous découvrirez le rôle de certains des élus.
Le printemps est enfin installé, il en est fini du froid mordant et du vent humide qui transissent les muscles et irritent la gorge. Plus que rayonnants pour la saison, les soleils laissent présager un été caniculaire.
Loin de la cohue des capitales des elfes, des nains et des humains, la prairie entière semble en fête ; les papillons volettent seuls ou à plusieurs, les oiseaux s’ébattent en plein vol et les criquets sautent follement par-dessus les nombreuses fleurs multicolores. La Vallée-des-Trois-Peuples respire la joie et le bien-être.
En plein centre de cette immense étendue et à égale distance de chacune des villes, une belle maison de bois à un étage et d’une taille plus que raisonnable semble avoir été laissée là à l’abandon. En regardant d’un peu plus près, on peut découvrir, dans la serrure de la porte close, une petite araignée qui s’est permis d’y tisser sa toile. Le long de la poignée, une ribambelle de fourmis part piller on ne sait quel butin. En s’en donnant la peine, on peut même découvrir entre deux planches de bois qui forment le mur de l’entrée un moucheron occupé à faire sa toilette. A travers les fenêtres elles aussi fermées et souillées par les intempéries, on ne peut rien apercevoir d’autre que les rideaux parfaitement tirés qui pendent mollement sur leurs tringles.
Dans un carré de terrain délimité par quelques piquets plus ou moins penchés, de misérables restes de plantes, sans doute aromatiques ou médicinales, ont été laissés là à l’abandon. Les quelques tiges rachitiques qui ont survécu au mauvais temps sont maintenant couvertes de pucerons et de coccinelles.
Dans un bâtiment non loin de cette charmante demeure, les auges des écuries sont entièrement vides et sèches. Le foin, entassé dans la petite grange contiguë, est devenu le repaire privilégié des souris et autres rongeurs.
Les animaux sont devenus maîtres de ces lieux et rien ne leur laisse présager qu’au bout de six mois d’absence, les rires et les chamailleries quotidiens viendront de nouveau éclairer ces murs. Pourtant, la prairie se retrouve soudain perturbée en ce beau jour ensoleillé.
Les insectes cachés dans l’herbe se sauvent, apeurés au bruit tonitruant d’une charrette qui arrive en trombe. Les deux chevaux qui la tractent sont en sueur. Ils sont si différents dans leurs physionomies que quiconque, en les voyant galoper côte à côte, serait curieux de savoir comment ils parviennent à cadencer leurs pas avec tant d’harmonie. L’un, d’un noir de jais, fin et racé, est si élégant et distingué qu’il ne peut sans conteste qu’être l’apanage d’un noble. Le deuxième, plus blanc que la neige, le dépasse largement, tant en hauteur qu’en largeur ; il est solide et ossu tels les destriers des guerriers légendaires.
Le véhicule est chargé à bloc de malles et de paquets, heureusement parfaitement fixés. A son bord, deux jeunes gens aux oreilles pointues sourient en poussant des cris d’allégresse grisés par tant de vitesse tandis que leur mère, sous les yeux pleins de reproches de leur père, tire allégrement sur les rênes en espérant parvenir à freiner cette cavalcade qu’elle a provoquée sans vraiment le vouloir.
Enfin, les montures ralentissent leur allure, puis s’arrêtent, essoufflées, à quelques mètres de la maison.
Disponible sur ma boutique SumUp.