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De Bien Etranges Compagnons

     Plein d’interactions et de péripéties, le tome 1 vous fera découvrir ces héros hors du commun ainsi qu’une partie du monde de Fabulia.

Résumé

     Vous pensez que tous les elfes noirs sont des assassins, vous êtes persuadés que tous les ogres sont dévoreurs de chair fraîche, vous croyez dur comme fer que tous les nains se battent à coups de hache et bien d’autres choses encore… ce qui prouve que vous ne connaissez pas ces êtres atypiques au caractère bien trempé que sont les sept compagnons de la prophétie.

Les élus de Fabulia - De Bien Etranges Compagnons

     Sept jeunes gens de races et de milieux sociaux différents se retrouvent investis de la lourde tâche de sauver le monde. Bien que considérés comme des incapables, plusieurs d’entre eux se sont vus nommer “ élus ” par les leurs. Les trois peuples les plus développés ont sans le vouloir eu la même idée : non moins heureux de préserver leur élite, ils ont trouvé là l’occasion de se débarrasser d’un boulet de leur société.

     Tout en parcourant le monde à la recherche des autres compagnons, chacun des “ héros ” s’efforce de découvrir ce dont il est capable, mais Fabulia est grand et plein de dangers et ce n’est pas sans mal que ces bien étranges compagnons parviendront à réunir le groupe des élus.

     Après avoir surmonté de nombreuses péripéties, ce petit groupe hétéroclite, ayant enfin découvert la voie de chacun, se rend dans la Vallée-des-Trois-Peuples avec l’intention de faire son éducation martiale.

Extraits

Le texte qui suit est la propriété de son auteur et ayants droit. © 2020 Ophélie Faline.

PROLOGUE

     L’histoire véridique et extraordinaire que je vais vous conter s’est passée il y a déjà fort longtemps. Malgré les nombreuses années qui se sont écoulées, je n’ai cependant rien oublié, tout est gravé pour l’éternité, là, dans ma tête, et là, dans mon cœur. Quel privilège et quelle chance ce fut pour moi d’assister à toutes leurs aventures. Aucun événement ne m’a échappé ; leurs péripéties, mais également leurs joies, leurs peines, leurs colères, leurs disputes et leurs réconciliations. J’ai été présente au plus profond de leurs êtres sans jamais les quitter et sans jamais les perdre de vue. Qui suis-je donc pour avoir réussi un tel exploit me demandez-vous ? Vous le comprendrez par vous-même.

     Ce fabuleux récit s’est déroulé bien loin d’ici où j’ai à présent trouvé refuge. Par-delà les Limbes, bien caché dans les profondeurs de l’univers, existe un petit monde à deux soleils, le plus cher à mon cœur : Fabulia. À ce nom, mes sens s’emballent, ma respiration s’accélère et mon cerveau est assailli par une kyrielle de souvenirs. Je n’ai qu’à fermer les yeux pour me retrouver, l’espace d’un instant, au milieu des immenses prairies, des bois touffus, des montagnes verdoyantes, des cascades de cristal ou des océans turquoise. Vous allez adorer ces terres aux multiples animaux féeriques et aux êtres atypiques, cet endroit si merveilleux qui me manque tant et que je ne reverrai sans doute jamais plus...

     Mais je m’égare. Il est temps à présent que je vous expose mes souvenirs. Fermez la porte à vos problèmes quotidiens, chassez vos peines et calmez vos angoisses car l’évasion vous tend les bras. Ouvrez grand votre esprit et laissez-moi vous mener par les chemins du monde extraordinaire de Fabulia.

     Ce qui suit est un extrait d’un autre chapitre. Sachez qu’en lisant les lignes qui suivent, vous découvrirez le rôle de certains des élus.

Le texte qui suit est la propriété de son auteur et ayants droit. © 2020 Ophélie Faline.

     Poussés par le vent, les gros nuages noirs s’entremêlent et se déchirent en un fabuleux éclair, illuminant le ciel pour un bref instant. Un orage éclate et une pluie abondante mouille en un rien de temps le sol de Coblistone tandis que les gouttières ruissellent déjà.

     Gripine, trempée comme une serpillière, hésite à entrer dans la sombre venelle déserte qu’un passant lui a indiquée. Dans une ville aussi grande que celle-ci, il doit certainement y avoir plusieurs chemins qui conduisent au même endroit. Si seulement elle n’avait pas oublié sa carte dans sa chambre, elle aurait pu le vérifier.

     Ne pouvant se décider à y pénétrer, la naine s’en détourne en espérant rencontrer un passant pouvant lui indiquer un autre itinéraire qui la conduira à l’école de magie, mais dans ce quartier éloigné des lieux fréquentés, elle ne trouve pas âme qui vive.

     Apercevant le tout petit magasin d’un herboriste, Gripine s’y dirige d’un pas ferme et pousse la porte de la boutique en prenant soin de ne pas franchir le seuil afin de ne pas en souiller le plancher propre. Un vieil homme la reçoit avec un “ Bonjour ” accueillant et un grand sourire, mais à peine a-t-elle proféré sa demande, qu’il le perd immédiatement. D’un ton sec et brutal, le commercent lui répond qu’il n’y a pas d’autre chemin, et que si elle désire vraiment se rendre à cette école, il faudra bien qu’elle l’emprunte.

     La magicienne retourne à son point de départ, et après plusieurs soupirs, se résigne à suivre cette ruelle si peu engageante. Si cet endroit est aussi long qu’il est large, elle sera vite arrivée au bout. D’un pas hésitant et le cœur battant la chamade, Gripine s’y avance avec l’impression d’entrer dans l’antre du mal. Accompagnée par le clapotis de la pluie qui remplit les trous du sol d’un liquide brunâtre, elle longe les deux murs de pierres ruisselants qui forment comme des palissades. Ses pieds s’enfoncent dans la boue, éclaboussant le bas de sa robe déjà bien souillée de terre. De ses petits doigts de naine, l’élue repousse ses cheveux trempés qui plaquent désagréablement sur ses joues dégoulinantes. Frigorifiée, Gripine éternue. A tous les coups, elle va s’enrhumer et Maléfik devra encore la soigner.

     Impatiente de se sécher et de se réchauffer, la magicienne accélère la cadence de ses pas. Semblant entendre du bruit dans son dos, elle se retourne brusquement. Ne voyant rien d’autre que les interminables parois noires et inquiétantes qui plongent dans la grisaille d’un brouillard qui n’était pas là il y a quelques secondes encore, elle reprend sa route en allongeant ses pas. Aussi loin que peut porter son regard, Gripine scrute devant elle dans l’espoir d’apercevoir le bâtiment où elle devra étudier. Rien ne se dessine à l’horizon, sinon la même obscurité qu’elle laisse derrière elle.

     Imaginant suivre un boyau qui la conduirait tout droit dans l’estomac de quelque énorme monstre, une anxiété grandissante s’insinue en elle. Se souvenant des chimères qu’elle s’imaginait discerner dans le noir et qui la rendaient folle de terreur durant son enfance, une terrible envie de faire demi-tour la saisit tout à coup. Gripine y aurait sans doute succombé si elle ne ressentait pas de nouveau une présence dans son dos.

Les nerfs à vif, la magicienne se met à courir tout en jetant des coups d’œil affolés par-dessus son épaule. Plus d’une fois, elle trébuche et manque de tomber sur l’un des gros cailloux glissants qui encombrent la venelle. Comme si le dieu Temps voulait se jouer d’elle en éternisant ce moment angoissant, elle croit déambuler à contre-sens sur un sol mouvant. Son angoisse grandit encore quand son pied s’emmêle dans sa longue jupe, la faisant basculer dans la gadoue.

     Devinant une ombre dans son dos, Gripine se redresse et s’empresse de décamper. Persuadée d’être traquée, elle se presse, jusqu’à ce que sa jambe s’emprisonne dans un creux rempli de boue. Des larmes plein les yeux, elle se démène sur son mollet qui refuse de sortir du trou. Concentrant toute sa force dans ses mains, la naine parvient à l’extraire si brusquement qu’elle choit sur ses fesses, emportée par son élan. Elle frissonne en sentant l’eau glacée traverser son jupon et imbiber sa culotte, son seul vêtement qui était encore sec.

Croyant voir la silhouette de son poursuivant se jeter sur elle, Gripine pousse un cri strident. De nouveau sur pied, elle cavale, en pleurs, autant terrorisée que frigorifiée.

     N’en croyant pas ses yeux, la magicienne devine les contours d’une construction au bout du passage. Epuisée par trop d’émotions, elle sent ses jambes flageoler sous elle. Craignant de flancher, elle puise au fond de son âme un regain d’énergie, et redoublant d’efforts, parvient, essoufflée, devant l’école.

     C’est un vieux château de pierre noire encadré par quatre tours aux longs toits pointus qui s’élancent vers le ciel comme les bras suppliants d’un mendiant. Derrière les multiples fenêtres grillagées, des tentures sombres et ternies masquent l’intérieur. Tout est désert aux alentours, et dans le jardin défraîchi, trois grands arbres dénudés sortent de terre comme de gigantesques mains décharnées.

     Après s’être calmée, Gripine s’approche de l’école. En passant entre deux piliers de pierre, elle découvre une vieille plaque de métal usée par le temps sur laquelle est gravé en grosses lettres : “ Ecole du Maître-Magicien Despilasse ”. En plus petit et en-dessous, elle déchiffre : “ Le règne de la puissance viendra. ” La naine fronce les sourcils, cette phrase ne correspond en rien à l’idée qu’elle se fait de la magie, cette doctrine doit certainement dater de la guerre des mages. Une envie subite de rebrousser chemin la prend, mais l’idée d’avoir vaincu l’angoisse de la ruelle pour rien lui plaît encore moins et son père lui a toujours dit de ne pas se fier aux apparences. Qui sait, peut-être que l’intérieur ne ressemble en rien à l’extérieur ?

     Avec tout de même une certaine réticence, Gripine monte les trois marches du perron et regarde, déconcertée, l’énorme heurtoir au visage difforme de démon grimaçant qui orne la solide porte de chêne. Ricanant à la pensée stupide que cette chose hideuse pourrait bien tenter de la mordre, elle hésite un instant à la toucher.  De sa main enveloppée dans un pan de sa robe, la magicienne le saisit du bout des doigts pour le relâcher aussitôt. Il retombe lourdement, provoquant un son sourd et terrible. Espérant au fond d’elle-même que personne ne vienne lui ouvrir, Gripine attend sous la marquise, à l’abri de la pluie, en essuyant son visage dégoulinant avec le revers de sa manche trempée. Elle éternue et renifle. Cette fois, il n’y a plus de doute, elle a attrapé mal.

     Le bruit de quelqu’un qui remue derrière la porte la fait tout à coup rêver d’un bol de lait chaud, d’une bonne grosse couverture et d’un agréable feu de cheminée.

Disponible sur ma boutique SumUp.

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