L’Histoire Rocambolesque
du Château des Sortilèges
Voici mon premier roman pour enfants où se mêlent humour, mystère et action, avec de surprenants personnages très attachants. Cette histoire rocambolesque, comme l’indique son titre, amusera et divertira les jeunes lecteurs avides d’aventure.
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Résumé :
Catastrophe ! La princesse Elliance a disparu dans la forêt ensorcelée, repaire d’une sorcière et d’un dragon ! Bien que cette jeune personne soit volontaire et intelligente, le roi la considère comme perdue. Cependant, le prince Adelin, venu dans l’espoir d’épouser cette demoiselle bien trop distante à son goût, imagine obtenir son attention en la retrouvant.
Tout aurait pu se passer sans encombre si Adelin n’était pas si maladroit…
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Extrait
Le texte qui suit est la propriété de son auteur et ayants droit. © 2024 Ophélie Faline.
La forêt
Les deux auriculaires dressés vers le ciel, Gérondine, duchesse de La Râlouille, pince sa jupe du bout des doigts et relève le bas de sa robe pour éviter de s’y prendre les pieds. Courant aussi vite que le vent, elle traverse l’allée du jardin en hurlant : “ Elle a disparu ! Elle a disparu ! ” d’une voix aiguë.
Du haut de la fenêtre de sa chambre, le prince Adelin, invité depuis peu au palais du roi Adalrik, la regarde passer, ses yeux verts brillant d’intérêt.
Enfin un peu d’action ! Il commençait vraiment à s’ennuyer. Son père l’a conduit ici en espérant le fiancer à la princesse Elliance, la fille de son hôte*, même si cette demoiselle ne semble pas l’apprécier. A la première occasion, elle lui fausse compagnie. Toutes les excuses sont bonnes.
Dès son arrivée, cette jeune fille l’a complètement ignoré. Aux repas, son regard hautain* n’a pas une fois croisé le sien, et le reste de la journée, elle s’est efforcée de l’éviter. Ce matin encore, Elliance a refusé le rendez-vous qu’il lui a proposé en prétextant avoir mal aux pieds. Un instant après, cette menteuse partait en courant en direction du bois, sa dame de compagnie sur les talons. Et voilà que maintenant Gérondine revient seule…
Un événement grave a dû survenir car la duchesse a vraiment l’air paniqué. C’est peut-être l’occasion de gagner le cœur de la froide demoiselle qui pourrait un jour devenir son épouse. Mais quelle catastrophe a-t-il bien pu se passer pour que son chaperon* soit dans tous ses états ? En courant, il la rattrapera certainement.
Dans son empressement, Adelin se précipite tant dans les escaliers que son pied glisse sur les marches parfaitement cirées. Tombant sur ses fesses, il dégringole jusqu’en bas en rebondissant telle une balle. Le jeune homme se relève rapidement, bien peu fier de lui et aussi rouge qu’un coquelicot en espérant qu’aucun militaire chargé de la surveillance du palais ne l’ait vu. Les gardiens immobiles n’affichent aucune expression, comme à leur habitude. A croire que rien ne les atteint… Ce qui, dans le fond, arrange bien notre maladroit.
Le prince rajuste ses vêtements tout en s’approchant de la salle du trône où la duchesse vient d’entrer sans se douter de sa présence. En prenant soin de ne pas se montrer pour l’instant, le jeune homme écoute attentivement, caché derrière une armure décorative qui semble monter la garde.
- Pourquoi tant de cris et d’empressement, Dame Gérondine ? lui demande le roi. Votre voix sifflante me perce les oreilles. Moi qui aspirais à m’accorder un instant de répit* afin de méditer en silence, je vois mes projets contrecarrés. J’ose espérer que vous me dérangez pour une raison valable. Je vous écoute. Que se passe-t-il ?
La pauvre femme remue ses lèvres sans qu’aucun mot n’en sorte. Quelle va être la réaction du souverain lorsqu’elle lui apprendra la terrible nouvelle ? Autant troublée par le malheur qui vient de frapper sa pupille* que par la punition qu’elle pourrait recevoir pour avoir failli* à sa tâche, Gérondine se sent sur le point de s’évanouir.
- Maintenant que vous m’avez dérangé, parlez, voyons ! s’énerve Adalrik. Qu’y a-t-il de si urgent pour que vous pénétriez à la volée dans mon bureau sans y avoir été invitée et sans même vous faire annoncer ?
- Sire, votre fille… réussit à articuler la duchesse en refoulant* la panique tordant ses entrailles. La princesse Elliance…
- Oui, oui, je sais comment s’appelle mon héritière ! Que diable, continuez, je vous prie !
- Ah là, là ! C’est une catastrophe, une calamité*, un terrible malheur ! La princesse Elliance… cette tendre enfant… votre fille… elle est… elle est introuvable ! Introuvable, je vous dis ! Oui, c’est comme si elle s’était volatilisée… évaporée dans les airs… En un mot, elle a disparu !
- Comment cela, “ disparu ” ?! répète le roi de sa grosse voix d’homme. La princesse n’était-elle pas à vos côtés, sous votre bonne garde ? N’est-ce pas votre travail de veiller sur elle, Madame la Duchesse ?
- Vous savez comment est votre fille, Majesté… Cette petite rusée m’a convaincue de jouer à colin-maillard* et en a profité pour me fausser compagnie alors que j’avais les yeux bandés. Elle était là, tout près de moi. Je sentais son souffle et l’entendais rire en m’appelant, quand tout à coup, ce fut le silence. Cette farceuse s’amusant souvent à se cacher, je ne me suis pas tout de suite inquiétée… Je l’ai cherchée, hélée*, suppliée de se montrer, en vain*… Madame Elliance a disparu !
- La princesse ne peut pas être loin. Avez-vous regardé dans les arbres ?
- Evidemment, Majesté, elle a toujours aimé y grimper alors que je lui ai de nombreuses fois expliqué que ce comportement n’est pas celui d’une demoiselle bien élevée.
» Cette fois, j’ai bien peur que cette inconsciente se soit hasardée* seule dans la forêt malgré l’interdiction que vous lui avez donnée de ne pas y mettre les pieds. Cette jeune fille est intelligente et réfléchie, mais son goût pour l’aventure a sans doute été plus fort que sa raison. Espérons qu’elle saura rester prudente.
» Majesté, vous devriez envoyer un champion à sa recherche. Je tremble à l’idée de tous les malheurs qui pourraient lui arriver.
En ayant suffisamment entendu, Adelin relève le menton, arrange encore une fois sa chemise, et fier comme un paon qui fait la roue, entre vivement dans la pièce. Voilà l’occasion de prouver sa bravoure, et par la même occasion, de remporter le cœur de la belle. Grâce à son entraînement journalier, il se sent à présent capable de vaincre une armée entière à lui tout seul.
- Roi Adalrik, permettez-moi de partir à la recherche de votre fille, lance-t-il. Je la retrouverai et la ramènerai saine et sauve dans votre château. Je suis un preux chevalier plein de ressources et l’idée de sauver la princesse fait bouillir mon sang de rage, amplifiant mes qualités de guerrier. Quoi qu’il lui soit arrivé, je la dénicherai et la conduirai jusque dans votre palais.
- Il ne s’agit pas de vaincre des hommes, aussi forts soient-ils ! Ne sais-tu donc pas, jeune fou, que ce lieu est le repaire d’une sorcière et d’un dragon ? La première a dû ensorceler ma fille et le second l’a déjà certainement dévorée. Je crains que mon héritière ne soit perdue car personne n’est jamais revenu de cet endroit maudit. Si tu y entres, tu n’en sortiras pas plus que les autres.
Adelin ravale difficilement sa salive. Non, ces détails lui étaient inconnus, mais s’il renonce maintenant, toute la cour* le traitera de lâche et la belle ne manquera pas de lui rire au nez en lui refusant sa main. Pour sa réputation, il ne peut plus reprendre sa parole. Quoi que l’avenir lui réserve, lui, le prince Adelin, ne reculera devant rien.
- Qu’importe, Majesté, répond-il en s’efforçant de cacher sa peur. Si votre fille est encore de ce monde, je la ramènerai et prouverai de cette façon que je suis digne de devenir son époux.
- Soit, vas-y, tu as mon accord, jeune fou. Car quoi que j’en dise, je lis dans tes yeux que ta décision est prise, alors autant avoir mon autorisation.
Et c’est ainsi qu’une demi-heure après, Adelin se retrouve, penaud, à la lisière* de la forêt, son bouclier dans une main et son épée dans l’autre..
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